La villa des arts numériques / Inframonde

 

La villa des arts numériques, DNA, 2006

Le premier festival des arts numériques s’est installé hier à la Villa Burrus, à Sainte-Croix-aux-Mines. Le public y est invité à participer aux expérimentations d’une vingtaine d’artistes de tous horizons. Mieux vaut préférer la tombée de la nuit pour apprécier l’installation photonique de 17 m de haut qui illumine la Villa Burrus et son parc.
Mais les hologrammes de Cyril Vachez peuvent également être appréciés sous tente, toute la journée. Ce sculpteur de lumière a déjà oeuvré dans le monde entier.
A l’autre bout de l’allée ombragée, au-delà de la Lièpvrette, ne pas oublier d’entrer dans la maison du gardien. Plongé dans le noir complet, appréhender le paysage sonore de François Martig : expérience en solo pour mieux sentir les vibrations, « c’est un projet ouvert, je cherche un type d’ambiance et on se projette dedans. C’est assez massif, avec des
choses fines qui repartent, c’est une histoire de texture sonore ».
Retour à la villa, monter les marches pour s’installer à la plate-forme multimédia, royaume de l’interactivité. Ici, Sacha Feiner invite le spectateur à chausser des lunettes tridimensionnelles pour rencontrer les Ognous et leur drôle d’ambiance.

« Une manière de se réapproprier Internet autrement que comme espace de consommation »
Les vingt artistes sélectionnés par la communauté de communes du Val d’Argent ont tous planché sur « Les mondes souterrains », thématique de cette première édition du festival des arts numériques. « C’est une manifestation qui mérite d’être soutenue », souligne le Strasbourgeois Grégoire Zabé, « c’est une forme (d’art) qui n’est pas mise en avant en Alsace ».
Sur son site web, inframonde.net, on voyage virtuellement dans un tunnel que l’on peut modifier, comme d’autres internautes. Ce n’est pas une simple expérience ludique. Professeur aux Arts décoratifs, Grégoire Zabé explique que « l’on expérimente les espaces virtuels, de manière à se réapproprier Internet autrement que comme espace de
consommation. » Le réseau devient support artistique, d’où il tire de nouvelles esthétiques et de nouvelles pratiques. Façon aussi de « se déconnecter du circuit traditionnel de l’art qui s’enferme dans un bulle spéculative ».

Anne Muller

Leave a Reply

*